• - Clémentine -

    Ennuis à l'horizon.

    - Clémentine, ce comportement est inadmissible ! Tu te rends compte que le harcèlement est puni par la loi ?!

    - Mais j'ai pas...

    - Je veux que tu cesses tout de suite ton petit manège avec Christian ou ce sera au directeur que tu auras à faire !

    Je sens la colère monter, elle ne me laisse même pas comprendre ce qu'il se passe !

    Ennuis à l'horizon.

    - Mais j'ai rien fait !! En plus c'est toujours Christian qui embête tout le monde, je lui ai jamais fait quoique ce soit !

    Pas directement en tout cas, mais je crois pas que la maîtresse ait envie d'entendre que je suis une super héroïne là tout de suite.

    Ennuis à l'horizon.

    - Menteuse ! J't'ai vu t'es toujours en train de le coller, j't'ai déjà vu quand tu penses que personne regarde t'arrête pas de l'embêter !

    - Non mais c'est toi le menteur, j'ai jamais fait un truc pareil !!

    Un regard et j'ai compris que c'était peine perdue, je sais pas ce qu'il a raconté à la maîtresse mais elle n'a pas l'air disposée à me croire, elle lance :

    - Ça suffit tous les deux ! Les classes vont reprendre, quoiqu'il en soit tu es avertie Clémentine !

    Elle est partie la première, talonnée du blondinet qui ne m'a pas laissé le temps de régler mes comptes avec lui, j'ai rejoint la B.A.P. un peu avant que la cloche sonne, ils m'ont vu arriver furieuse.

    Ennuis à l'horizon.

    - Alors qu'est-ce qu'elle te voulait la maîtresse ? Et c'était qui le blond ?

    J'ai explosé toute cette colère que j'avais accumulé face à cette injustice :

    Ennuis à l'horizon.

    - Ch'ais pas qui c'est mais il m'a accusé de harcèlement ! Moi ! Il a dit que je profitais de moments où personne regardait pour embêter le Plènozas et j'pouvais même pas m'défendre parce qu'y avait personne pour confirmer ! Et la maîtresse elle l'a trop cru je pouvais rien dire !

    Joris a tenté de faire baisser cette rage que je leur déversais dessus.

    - Hé du calme, on t'a rien fait nous.

    Ennuis à l'horizon.

    - Ouais ben ça se voit que c'est pas vous qui avez été accusé injustement...

    - Justement ! a fait Stellie. On est la B.A.P. ! Si quelqu'un attaque l'un de nos membres c'est nous tous qu'il attaque !

    Ils ont tous acquiescé, j'avais vraiment de supers copains. J'esquissai un maigre sourire mais ça n'allait pas faire avancer les choses... Je demandai :

    - Vous savez qui c'était le blond ?

    Ils ont tous haussé les épaules un à un lorsque Sarah a pris la parole, elle qui est si discrète d'habitude :

    - J'ai peut-être une idée de qui c'est mais j'ai besoin de vérifier, on se voit tout à l'heure au Q.G. ? Essayons chacun d'en savoir plus de notre côté.

    D'un signe de tête nous nous séparons, bien que j'ai toujours cet échange avec la maîtresse en travers de la gorge. Ah il était pas peu fier de lui le blondinaze ! En plus il s’était attiré la confiance d'un adulte, que je n'avais visiblement pas. C'était vraiment pas juste ! Pourquoi elle le croyait et pas moi ? C'était parce qu'on suivait toujours Christian ? Mais j'étais pas la seule, alors pourquoi c'est moi en particulier qu'on a accusé ?! Quel sale menteur...

    Je demandais à quelques élèves des classes supérieures si ils voyaient de qui je parlais, mais y'en avait pas mal des blonds dans cette école alors c'était assez difficile.

    Je bouillais en cours et j'avais beaucoup de mal à me concentrer, dès que la cloche a sonné j'ai sauté de ma chaise et tous les B.A.P. se sont réunis au Q.G. devant Gros Nounours.

    Ennuis à l'horizon.

    J'étais impatiente de savoir à qui j'avais affaire, "connais ton ennemi" avait dit je-ne-sais-qui, et pour le coup je savais même pas qui il pouvait bien être !

    - Alors vous avez trouvé quelque chose ?

    - Il s'appelle Oliver Plènozas, a catégoriquement annoncé Sarah.

    Si ça ne m'a pas spécialement étonné d'entendre le nom de Plènozas, c'est la surprise sur le visage de Stellie qui m'a interpellé, elle a tout de suite protesté :

    - Hein ? Mais t'es sûre ? Ceux à qui j'ai demandé m'ont dit que c'était un type hyper sympa...

    - Sympa ? Où t'as vu un type sympa ? m'énervai-je.

    Elle s'offusqua, poings sur les hanches :

    - Hé je fais que rapporter ce qu'on m'a dit, j'le connais pas moi ! Il est dans la classe juste au-dessus de la nôtre, mais sérieux il ressemble pas à un menteur à ce qu'on m'a dit...

    - Parce que tu me vois coincer Christian pour l'embêter ?!

    - T'énerve pas, est intervenu Joris, p't'êt' qu'il cache bien son jeu...

    Au même moment la porte du dortoir s'est ouverte et on s'est tous retournés d'un seul mouvement.

    Ennuis à l'horizon.

    - Salut la "B.A.P.".

    Je le reconnus au premier coup d'oeil, impossible d'oublier ce petit sourire satisfait alors que je ne pouvais même pas me défendre contre cette injustice. C'est sans cacher ma colère que je m'écriai :

    - TOI ! C'est quoi ton problème avec moi ?

    Pour toute réponse il balaya toute la B.A.P. du regard avant de remarquer avec dédain :

    - Alors c'est ça votre "Q.G.", il faudrait vraiment que vous redescendiez sur la Terre des Sims vous tous...

    Ennuis à l'horizon.

    J'avais une folle envie de lui sauter dessus pour l'écharper, son ton supérieur me restant en travers de la gorge, mais je savais que ce n'était pas une bonne idée, Benjamin en avait déjà fait les frais, et je n'avais pas envie d'apporter des ennuis à ma famille.

    - Mais qu'est-ce que je  t'ai fait pour que tu viennes m'embêter ? Ton frère mérite qu'on lui apprenne le respect de l'autre !

    - Oh mais je n'ai rien contre toi personnellement, Clémentine, et je n'approuve pas forcément les actes de Christian. Mais ma mère m'a toujours dit que, pour le bien de notre famille, les Plènozas devaient toujours être respectés par les autres, peu importe leurs actes.

    - Et alors ?

    Ennuis à l'horizon.

    - Et alors, vous les Taulard il semble que vos parents ne vous ai pas appris à rester à votre place, je me moque bien des deux autres, mais toi, tu es la plus dangereuse, puisque tu entraînes d'autres élèves avec toi.

    Il a balayé un regard exaspéré sur le reste de la B.A.P. avant de nouveau me fixer.

    - C'est mon seul avertissement : soit tu t'alignes en rang comme tout le monde...

    - Jamais !

    - ... soit je vais faire de ta vie un enfer, et tu verras que c'est toi qui viendra me supplier d'arrêter, mais il sera trop tard.

    Ennuis à l'horizon.

    Je l'ai seulement foudroyé du regard, hors de question que je m'incline devant cette ordure ! Il m'a fait un petit sourire malveillant avant de tourner les talons et sortir de la pièce. Un sourire que j'allais revoir plus d'une fois maintenant que la guerre était déclarée.

    Ennuis à l'horizon.

     

    - Benjamin -

    Toute la matinée, j'avais brûlé d'envie de parler à Milo, mais même si on avait arrêté les bêtises - enfin surtout moi - la maîtresse nous surveillait du regard, impossible de décrocher plus de deux mots sans être rappelé à l'ordre, les joies du premier rang... J'avais envie de savoir ce qu'il avait pensé de la maison, mais en même temps je ne savais pas comment tourner la conversation dans ce sens sans paraître envahissant. Au final c'est plutôt lui qui m'a sauté dessus à la récréation.

    Ennuis à l'horizon.

    - Benjamin suis-moi il faut que j'te dise un truc très sérieux.

    D'un seul coup j'ai douté, et s'il n’avait pas aimé venir et qu'il ne voulait plus qu'on se voit ? Il m'a traîné un peu à l'écart, à l’abri des regards surtout, avant de relancer la conversation.

    Ennuis à l'horizon.

    - J'ai décidé que j’arrêtais les bêtises.

    J'aurais sans doute dû être content, parce qu'elles étaient pas toujours très gentilles, mais maintenant que je savais pourquoi il en faisait ça m’inquiétait à la place.

    - Mais... et pour ta mère ?

    Il a soupiré.

    - Je sais pas si elle se préoccupe seulement de mon existence... c'est pour ça que je vais faire un dernier essai !

    Son air résigné ne m'aidait pas à me rassurer, qu'est-ce qu'il avait derrière la tête.

    - Euh... et qu'est-ce que tu vas faire ?

    - Je vais disparaître.

    Ennuis à l'horizon.

    - A-attends... quoi ? Mais tu peux pas faire ça ! J'ai pas envie que tu t'en ailles moi !

    Ça me rappelait Mélissa, elle avait voulu s'en aller elle aussi, tout le monde s'était tellement inquiété, je suis sûr d'avoir vu maman pleuré alors que toute la nuit n'avait été que des recherches infructueuses, j'ai jamais aussi mal dormi...

    - Hé reprends des couleurs Benji, j'vais pas mourir ! Ch'uis pas bête je me suis préparé, je sais où aller. C'que j'veux c'est savoir si quelqu'un chez moi le remarquerait, et prendrait la peine de chercher.

    J'avais pas envie de retourner le couteau dans la plaie, mais son ton grave faisait tambouriner mon cœur d'inquiétude.

    - Mais... et  si personne ne fait rien ?

    - Alors je ne reviendrais pas.

    C'était comme si un sceau d'eau froide venait d'être renversé sur ma tête, je ne savais pas quoi dire, je savais que c'était une erreur, mais je ne savais pas quoi faire ou quels mots prononcer pour l'empêcher de la commettre.

    - M-mais pourquoi tu me le dis à moi ?

    - Parce que t'es le seul qui s'en fera pour moi, enfin je pense. Et j'ai pas envie que tu t'imagines des trucs, je sais me débrouiller t'en fais pas il ne va rien m'arriver de grave. Tu crois pas que je serais mieux très loin de personnes qui se fichent de mon existence ?

    - Mais je m'en fiche pas moi !

    - Ouais mais c'est pas avec toi que je vis tous les jours, tu sais pas ce que c'est de se dire tous les jours qu'on n'aurait pas dû naître...

    J'aurais juré voir de la tristesse dans son regard avant qu'il ne se remette à sourire.

    - Bon, tu dis rien hein ? Si c'est pas ma famille qui s'en fait pour moi, ça ne sert à rien que je reste.

    Ennuis à l'horizon.

    Je ne savais pas quoi dire, j'avais d'un seul coup comme un énorme poids sur le cœur, et s'il ne revenait vraiment pas qu'est-ce que j'allais faire moi ? Est-ce qu c'était de ma faute tout ça ?

     ~~~

    Ne faites pas attention aux fréquents changements de position des B.A.P. , ces fainéants veulent toujours s'asseoir sur les lits ^^' J'aurais dû placer le Q.G. dans la cantine tiens ._.

     

     

     

     


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  • - Benjamin -

    Je n'ai rien dit de ce que m'avait raconté Milo, j'aurais peut-être dû. Le lendemain il n'est pas venu en cours.

    Disparu.

    Ça n'a pas plus perturbé la maîtresse que ça, Milo allait un peu à l'école quand il voulait, elle ferait juste remonter aux parents je suppose, parents qui devaient être rarement réceptifs...

    J'ai attendu qu'il se passe quelque chose, un jour, puis deux, mais cette chaise restait irrémédiablement vide. L'école commençait à se poser des questions, la maîtresse m’avait même demandé si j'étais au courant de quelque chose. J'ai menti, j'avais trop peur que Milo ne revienne jamais si c'était l'école qui lançait les recherches.

    Mais comme il n'y avait pas de nouvelles, j'ai fini par me demander ce qu'ils attendaient chez lui pour se demander où il était passé. Je pouvais pas en parler à mes parents, je vois pas trop ce qu'ils auraient pu faire, et je savais pas où habitait Milo précisément, mais je connaissais une partie de sa famille.

    Disparu.

    J'étais pas bien sûr de moi, mais c'était la seule chose que je pouvais faire et les seules personnes qui me paraissaient pouvoir faire quelque chose.

    Disparu.

    - Bonjour Benjamin, tu viens voir Killian ?

    - Euh... non, en fait c'est à vous que je voudrais parler.

    Elle a dû percevoir mon malaise et m'a invité à entrer, je me suis retrouvé assis en face d'elle dans la salle à manger, en train de lui exposer mon problème)

    Disparu.

    - Milo m'a dit qu'il voulait disparaître ! Il a dit qu'il ne voulait pas rester si personne en avait rien à faire de lui et il est parti ! Personne n'a l'air de s'inquiéter et j'ai trop peur qu'il ne revienne jamais !

    - Attends... tu veux dire que Milo a fugué ? Ma mère n'a pas prévenu la police ?

    Je me suis énervé.

    Disparu.

    - Mais elle s'en fiche de lui !!

    C'est en voyant son visage choqué que je me suis rendu compte que je devais être le seul au courant. Pourquoi est-ce qu'il n'avait rien raconté au restant de sa famille ? Il pouvait leur faire confiance non ?

    Après un silence insoutenable, Dina a fini par esquisser un sourire forcé, sans doute destiné à me rassurer ce qui ne fonctionnait pas vraiment, et a déclaré :

    - Écoute... je vais essayer de raisonner ma mère, si elle ne veut rien entendre je préviendrais la police moi-même, on ne va pas le laisser tout seul dans la nature.

    Je me sentais déjà un peu mieux, au moins quelqu'un qui allait essayer faire quelque chose ! Elle m'a raccompagné à la porte en m'assurant que je pouvais rentrer chez moi, qu'elle allait s'en occuper, j'espérais vraiment qu'elle pourrait faire quelque chose...

    - Clémentine  -

    Je n'ai jamais autant haï quelqu'un de ma vie ! Et pourtant je l'aimais pas Christian, mais son petit frère est encore pire ! Oh il n'embête pas vraiment les autres - à part moi quoi - , c'est même monsieur Parfait si vous voulez savoir. A part la B.A.P. je suis prête à parier qu'il a toute l'école dans la poche. En effet monsieur est gentil, serviable, amusant et en plus un bon élève. Comment vous voulez que je rivalise moi ? Surtout en face de la maîtresse, qui sait que je suis pas vraiment vraiment toujours intéressée par ce qu'elle raconte, quand j'accroche pas, c'est flagrant.

    Sauf que l'autre pignouf là, il plaisantait pas quand il a dit qu'il me pourrirait la vie ! Hier dans le couloir il est venu me chercher avec des railleries, et forcément je me suis énervée.

    Disparu.

    Manque de bol ou piège planifié, la maîtresse est passée par là, et Oliver n'a pas manqué de se plaindre en disant que je m'acharnais sur lui en l'insultant de tout les noms. Et comme il joue très bien la comédie, le savon et la punition c'était pour moi. Lui par contre m'avait l'air très fier de son petit manège. Ça a recommencé plusieurs fois, il s'écorche le genou ? Il dit que je l'ai poussé. Un élève qui tombe du bateau pirate ? Il prétend m'avoir vu lui faire un croche-pied.

    Il me lâche pas, dès qu'il en a l'occasion je passe pour la méchante qui ne cesse de m'en prendre à lui et à ses frères. J'ai perdu toute crédibilité vis à vis de la maîtresse, et j'ai l'impression que même les élèves commencent à me regarder de travers. Avant même que je m'en rende compte, je finissais avec une plus mauvaise réputation que Christian Plènozas, tout ça parce qu'Oliver ne manquait pas de colporter la moindre rumeur dans mon dos. Pour l'instant le reste de la B.A.P. était plus ou moins épargné, mais ils étaient bien dans l'incapacité de me défendre, tout le monde sachant pertinemment que nous étions amis. Je n'arrivais pas à trouver une solution, Oliver était bien trop malin, je me faisais toujours prendre à sa place, impossible de le piéger, ici c'était moi la menteuse...

    Disparu.

    Le pire restait à venir, quand toute cette histoire remonta aux oreilles de mes parents.

    J'ai su que la maîtresse avait appelé dès que j'ai vu la tête de mon père en rentrant de l'école, il n'était pas ravi de me voir et il a vite envoyé Benjamin et Mélissa faire leurs devoirs ailleurs.

    Disparu.

    - Clémentine, ta maîtresse a appelé cet après midi pour me dire que tu harcelais les autres élèves, qu'est-ce que tu as à en dire ?

    Je sentais la tension dans sa voix et je n'en menais pas large, mais lui au moins il me donnait l'occasion de m'expliquer, pas comme la maîtresse qui ne m'écoutait même pas, alors j'ai pas hésité.

    - C'est pas vrai ! C'est Oliver qui raconte ça à tout le monde !  C'est qu'un menteur il dit ça pour que je passe pour la méchante !

    Il n'avait pas l'air très convaincu, sans doute parce que la maîtresse devait avoir spécifié que "ce n'était pas la première fois" alors qu'il n'y avait jamais eu de première fois ! Je savais qu'il n'était pas loin de sévèrement s'énerver, mais il essaya plutôt de m'expliquer quelque chose que je savais déjà mais où personne ne voulait me croire :

    - Écoute... c'est très grave le harcèlement, ta sœur en a beaucoup souffert et...

    Disparu.

    - Mais je le sais tout ça ! Pourquoi personne ne veut me croire ?! J'ai rien fait !!

    - Clémentine ne me parle pas sur ce...

    Je n'ai pas attendu la fin de sa phrase et j'ai couru à l'étage, des larmes de rage roulant sur mes joues. J'ai claqué la porte derrière moi et je me suis réfugiée sous la couette pour me calmer.

    Disparu.

    Même mon père ne voulait pas me croire ! Pourquoi d'un seul coup c'était moi la méchante ici ? Ce n'était pas juste ! J'avais soudain très peur de jusqu'où pouvait aller cette histoire, et si plus personne ne me croyait ? Si même mes amis finissaient par m'abandonner pour ne pas finir détestés par toute l'école ?

    Je m'assis sur le lit en reniflant, et si je me retrouvais toute seule ?

    Disparu.

    J'entendis la porte grincer et m'essuyai peu élégamment le nez. Je m'attendais à voir papa pour me réprimander d'avoir crié et d'être parti comme ça, mais c'était Mélissa...

    Elle s'est posée à côté de moi, toute calme comme d'habitude, et m'a dit avec toute la gentillesse du monde :

    - Moi je te crois, et je veux bien t'entendre.

    Disparu.

    J'ai tout déballé, en sanglotant parfois. Je lui ai parlé de la B.A.P., tout le monde pensait qu'on n'était qu'une bande d'amis, et je ne l'avais même pas dit à ma famille avant maintenant. Je lui ai dit qu'à la base je voulais seulement que Christian arrête d'embêter tout le monde, lui donner une bonne leçon. Puis son frère est arrivé et a tout renversé avec ses sourires et sa comédie, en moins d'une semaine il avait réussi à tourner la situation à son avantage et me faire passer pour un monstre. Quand j'en ai eu fini et je me suis mordue la lèvre inférieure, d'un seul coup ça me paraissait gros à avaler, qu'un petit garçon puisse être à l'origine de ce piège dans lequel je venais de formidablement m'empêtrer. Mais pour Mél' qui avait l'habitude de lire des scénarios parfois complètement tirés par les cheveux, ça ne la retourna pas contre moi, pas comme pour tous les autres.

    - C'est un drôle de gars, je ne savais même pas qu'on avait un troisième Plènozas dans l'école, mais tu aurais dû en parler dès qu'Oliver a commencé, maintenant les autres ne vont jamais te croire... mais je pense que si tu racontes tout à papa et maman, ils te croiront, ou en tout cas attendrons d'être plus informés.

    - Mais papa n'a rien voulu entendre !

    - Tu ne lui as pas expliqué, tu as juste accusé quelqu'un d'autre à ta place, sans logique.

    Je fis la moue, en même temps je suis sûre qu'il m'aurait tout le temps interrompu si j'avais tenté de commencer par le début ! Et puis je suis pas sûre que mon groupe de supers héros l'aurait emballé lui non plus... enfin, j'étais contente qu'on m'écoute enfin, et surtout un peu moins en colère, même si ça n'avait pas l'air près de s'arranger. J'ai pris ma sœur dans mes bras, faute de savoir comment exprimer ma reconnaissance.

    Disparu.

    - Merci Mel...

    Elle n'a rien eu le temps de répondre, papa nous appelait d'en bas pour dîner, évidemment dès que je suis entrée dans la salle à manger, j'ai fait profil bas.

    Disparu.

    - Bon, Clémentine, ta mère et moi on veut bien t'accorder le bénéfice du doute si tu nous expliques ce qui a amené ta maîtresse à nous appeler sur un sujet aussi grave.

    J'ai sauté sur l'occasion qu'il me donnait, sauf que cette fois je ne me suis pas énervée, et j'ai pris le temps de commencer par le début comme avec Mélissa. J'ai pas vraiment mentionné la B.A.P., je voulais quand même garder ça pour moi, j'ai juste qu'avec des copains j'avais fait en sorte que Christian cesse d'embêter le monde, mais sans l'attaquer quoi. Évidemment maman n'approuvait pas trop que j'ai très rarement prévenu un adulte dans ces moments-là, mais bon, les grands peuvent pas être partout et de toute façon Christian fait rarement quoique ce soit sous leur nez. Aborder le sujet Oliver a été le plus compliqué, parce que ça ne devait pas paraître vraisemblable qu'à chaque fois ça se retourne contre moi, ça faisait un peu la fille qui se cherche des excuses. Au final papa m'a seulement recommandé de l'ignorer et qu'il allait rappeler la maîtresse, mais j'avais l'impression que tout n'allait pas être aussi simple...

     


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  • - Dina -

    Je n'allais pas laisser un petit bonhomme comme Milo dans la nature, j'ai bien remarqué qu'il était du genre indépendant, et un peu farceur, mais ce n'était franchement pas un endroit pour lui. Benjamin n'est pas un menteur, mais ses affirmations m'intriguaient tout de même. Ma mère était-elle vraiment si indifférente ? "Caliente" comme elle était à l'époque, elle avait toujours eu les hommes à ses pieds, elle passait de l'un à l'autre sans en être véritablement amoureuse. Nina et moi n'étions que des accidents de parcours, pas vraiment désirées, mais elle nous avait élevées à égalité, et avait toujours trouvé du temps pour nous. Je sais bien que la plupart des gens en ville ne voyaient en elle qu'une chaudasse qui faisait crac-crac à qui mieux-mieux, mais elle n'avait jamais été une mauvaise mère, jamais elle ne nous aurait laissées à l'écart ou remplacées par une de ses conquêtes, comment en était-on arrivé là ?

    Les affaires des Caliente.



    J'ai quitté mon foyer assez brusquement, un an plus tôt, Don Lothario avait fait irruption dans nos vies. Je n'avais jamais vu ma mère aussi éprise d'un homme, d'ordinaire ce n'était que des histoires sans lendemain, puis elle avait commencé à vieillir et avait eu envie de se poser. Elle avait alors fait la rencontre de Don, un homme qui semblait la combler en tout point. Elle qui ne souhaitait jamais nous mêler à ses conquêtes nous en parlait chaque jour, et évidemment il finit par emménager avec nous.

    Les affaires des Caliente.



    Indéniablement, il émanait de cet homme un certain charme, je n'en restais pas moi-même indifférente, Nina non plus d'ailleurs. Je passais outre, mais cette cohabitation devint dérangeante dès lors qu'il s'intéressa à nous, il s'était mis à toutes nous draguer, chacune dans le dos de l'autre, et j'ai commencé à voir sa véritable nature. Pas un simple casanova mais un homme qui aimait nous persuader qu'on était la plus importante à ses yeux alors qu'il allait voir ailleurs à la première occasion. C'était fin, et parfois je doutais de mes propres soupçons à son sujet, alors que toutes ses manipulations se déroulaient sous son nez. J'ai été lâche et j'ai décidé de quitter le foyer, j'ai saisi la première offre pour partir loin d'ici, une colocation.

    Les affaires des Caliente.



    C'est à ce moment que j'ai rencontré Lucas, mais dans ma tête il n'était qu'un moyen de partager le loyer, j'avais d'autres soucis. M'enfuir ainsi de chez moi me faisait me sentir lâche, et tous les bons moments familiaux avec ma mère et ma sœur me manquaient. Cependant je ne pouvais plus rentrer chez moi, rien n'y était comme avant, Nina avait cédé aux avances de Don et le voulait rien qu'à elle, elle ne souhaitait qu'écarter ma mère du jeu. Je n'avais pas réussi à les raisonner, mais j'avais aussi l'impression de les avoir laissées tomber. Avant même que je ne m'en rende compte, je m'étais murée dans un silence, ressassant des souvenirs et des regrets, peut-être que ça aurait pu se passer autrement. Je ne pensais qu'à ce que j'avais laissé derrière moi, je m'étais oubliée quelque part sur le chemin.

    Les affaires des Caliente.


    C'est Lucas qui m'a aidé à me retrouver. Je ne le connaissais pas, je le regardais à peine, il aurait pu être une simple décoration dans mon quotidien. Mais il m'a fait sortir, me vider l'esprit, il m'a aidé à chercher du travail et à me préoccuper de ce qui m'entourait. J'étais un peu réticente au départ, mais je n'avais pas non plus envie de lutter, alors je me suis laissée faire et j'y ai pris goût.

    Les affaires des Caliente.

    Les affaires des Caliente.

    Les affaires des Caliente.

    Les affaires des Caliente.

    Les affaires des Caliente.

    Les affaires des Caliente.

    Les affaires des Caliente.



    Je ne sais pas exactement quand je me suis rendue compte que j'étais amoureuse, mais j'avançais déjà d'un bon pas vers mon avenir. Nous nous sommes installés ensemble et j'ai souhaité retourner dans mon quartier d'origine. Je n'aurais jamais pensé que ma famille serait contente de me revoir, mais je les avais retrouvé, peut-être aurais-je dû déjà me douter qu'il y avait quelque chose, une distance et une impression de mépris qui s'étaient installées entre Nina et ma mère. Pourtant je n'y ai pas prêté plus d'attention que ça, j'avais mon bonheur à côté, auprès de l'homme le plus gentil et généreux que j'ai jamais connu.

    Les affaires des Caliente.



    Maintenant il me fallait peut-être rouvrir les yeux sur ce qu'il s'était passé pendant mon absence, pendant que ma vie ne m'aurait jamais parue plus parfaite d'autres souffraient, et Don était toujours là... J'allais devoir tremper dans les affaires "Caliente" si je voulais pouvoir faire quelque chose.

    Je frappai à la porte de mon ancien chez-moi, pourtant personne ne m'ouvrit. Mais bon, je connaissais les vieilles habitudes de la famille, avec la clef sous le paillasson. J'entrai donc à l'intérieur, tout ça pour découvrir Nina et Don dans le couloir, en pleine exploration de la cavité buccale de l'autre.



    Je m'éclaircis la gorge, les interrompant et, dès qu'ils se détachent l’un de l'autre, je demande à ma sœur :

    - Nina, aurais-tu vu Milo ?

    Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle entre soudain dans une colère noire, et se mette à me crier dessus.



    - Mais vous commencez à tous me saouler avec ce gamin ! Je me suis toujours débrouillée pour l'élever comme je le pouvais, alors que j'ai déjà deux enfants, et la façon dont il me l'a toujours rendu c'est en enchaînant les bêtises toutes plus grosses les uns des autres ! Alors non je ne sais pas où il est, et tu veux que je te dise ? TANT MIEUX ! De toute façon il va revenir dans mes pattes très vite, ce n'est pas la première fois qu'il me fait le coup ce morveux.



    - Mais... comment peux-tu dire une chose pareille ! Tu ne t'es jamais demandée pourquoi il faisait ça ?

    - Bah c'est pour faire son intéressant comme d'habitude... et en quoi ça te regarde ? Tu n'vis plus ici de toute façon.



    Je me mords l'intérieur de la joue avant de demander dans un souffle :

    - Je... où est maman ?

    Elle hausse les épaules.

    - À l'étage, dans sa chambre sans doute.

    J'emprunte l'escalier et trouve effectivement ma mère dans sa chambre, assise sur le lit, plongée dans le noir à la seule lumière des lampes, et le regard dans le vague. Je ne retrouve plus dans ses traits la femme forte et sûre d'elle d'autrefois, j'ai l'impression d'être face à un fantôme...



    Je m'assois doucement à côté, elle me fait de la peine mais je me ressaisis, il y a plus urgent pour l'instant.

    - Maman, où est Milo ?

    Elle ne répond rien et baisse la tête, fixant le sol. J’appuie :

    - Maman, où est ton fils ?

    Elle semble enfin réagir et lâche après une profonde inspiration.

    - Je... laisse moi Dina, c'était une erreur il n'aurait jamais dû exister...

    Un frisson d'horreur me parcours et je m’énerve.



    - Comment peux-tu dire ça ?! Tu l'as quand même mis au monde ! Qu'est-ce que tu es devenue maman ? Tu n'étais pas comme ça avec nous, et pourtant tu ne souhaitais pas nous avoir Nina et moi ! Tu...

    Une larme roule sur sa joue et je m’interromps, elle lâche, la voix tremblante :

    - Je ne suis plus toute jeune tu sais... je n'ai plus envie de me battre... et il ressemble tellement à son père...

    Les larmes commencent à dévaler ses joues et je commence à mieux cerner ce qu'il se passe dans la tête de ma mère. Pour elle, Nina a gagné Don, et elle qui était si désirée à l’époque, elle dut se sentir mise au rabais, et elle a tout laissé tomber dans son sillage, même ses enfants...Je me lève et remarque :

    - Tu devrais en parler à quelqu'un maman, et laisser tomber ce type, tu ne mérites pas de finir comme ça... mais Milo ne mérite pas non plus de souffrir à cause de ça.



    Je quitte la chambre et redescends pour me diriger vers Nina et Don. Mais ce n'est pas à Don que je m'adresse, même s'il n'est qu'une ordure il a bien assisté à tout ce qu'il se passait ici, par sa faute, sans réagir, non je m'en prends plutôt à ma sœur.

    - Nina ! Qu'est-ce que tu as fait à maman pour gagner ce type ?! Tu n'es pourtant pas bête que je sache ! Tu sais très bien qu'il te trompe à la moindre occasion ! Pourquoi fermes-tu les yeux ? Tu as bien vu ce qu'il est arrivé à maman ! C'est ce qu'il va te faire ! Il te jettera dès qu'il n'aura plus rien à tirer de toi !

    Je le vois caresser "amoureusement" la joue de ma sœur, un geste qui me donne envie de vomir.



    - Voyons Dina, ne sois pas jalouse de ta sœur, je ne résiderais pas avec elle si elle ne comptait pas pour moi...

    - Bien sûr que non ! Seul l'argent de notre mère t'intéresse ! Nina ouvre les yeux ! Tu es adulte, tu n'as plus le temps pour ces batifolages ! Pense un peu à tes enfants !

    Je constate que la mention de ses enfants semble percuter ma sœur, mais elle se renferme très vite sur elle-même, cherchant courage dans les yeux "amoureux" de Don, avant de riposter :

    - Laisse-moi Dina, c'est ma vie et j'en fais ce que je veux.

    Je grimace face à son ton froid et catégorique, Don esquisse un petit sourire satisfait et je m'avoue vaincue, tant qu'il résidera dans cette maison son emprise n'en sera que plus forte. Je lance à ma sœur :

    - Tu me déçois, je ne te pensais pas aussi cruelle avec ta famille.

    Elle a l'air peinée mais je tourne les talons pour sortir de la maison, je sais déjà que Don aura tôt fait de lui faire oublier ses remords.

    Dès que je ferme le portail derrière moi, je sens mes yeux me piquer, avant que des larmes d'impuissance ne se mettent à rouler sur mes joues. Je n'ai rien pu faire, toute ma famille me paraît étrangère, je ne reconnais plus personne...



    Je rentre chez moi en essayant d'effacer les traces de larmes de mes joues, sans réel succès. Dès qu'il me voit rentrer, Lucas se précipite vers moi.

    - Dina, qu'est-ce qui ne va pas ? Ça c'est mal passé ?



    Je lui déballe tout ce que j'ai pu constater, et je n'hésite pas à bien cracher sur Don, que je prends un peu comme responsable, même si je sais bien que ma mère et ma sœur ont leur part de culpabilité. Tout cela évacué dans les bras de mon mari, je m'assois pour réfléchir, lui à mes côtés. Je ne peux plus faire grand chose pour Nina et ma mère, mais s'il y a bien quelqu'un qui doit être arraché à cette histoire avant qu'il n'en souffre encore c'est bien Milo. J'ai bien une idée de comment m'y prendre, mais il faut d'abord que j'appelle la police et en parle avec Lucas...


    - Clémentine -



    Inspire, expire.

    Je passe le portail de l'école et me dirige vers ma classe en serrant les dents, j'en ai marre de voir les autres me regarder comme si je préparais un mauvais coup. Je ne leur ai jamais rien fait et pourtant ils croient Oliver sur parole ! Je vais essayer de l'ignorer comme l'a suggéré maman mais rien que de voir son petit air supérieur du fond du couloir m'annonce que ce ne sera pas facile...

    Je me réfugie en salle de classe mais même la maîtresse me surveille, si bien que ça en devient un calvaire, comment leur faire comprendre que je ne prépare rien du tout ? J'ai rien fait moi !


    La journée se rythma entre mes quelques minutes de libération au sein de la B.A.P. et les provocations d'Oliver, systématiquement à l’abri des regards, que j'essayai d'ignorer. J'aurais bien aimé le coincer, mais il était trop malin, et c'était pas comme dans les films où je sortais de quoi l'enregistrer quand je voulais là j'avais pas trop le porte monnaie pour moi... Les copains m'assuraient que ça finirait bien par se retourner contre lui un jour, que eux ils croyaient en moi, mais moi j'y croyais plus... J'avais pas envie que mes ennuis leur retombent dessus, alors j'ai préféré rester dans mon coin.



    Alors que j'attendais que la récréation se passe pour enfin attaquer les dernières heures de cours de la journée, le blondinaze se pointa, encore. La maîtresse était plus dans la cour, ça allait être pour ma pomme...



    - Bah alors Taulard tu fais moins la maline maintenant hein ? J't'avais prévenue t'as plus qu'à pleurer.

    - T'arrête pas de mentir et de me tendre des pièges ! Ce n’est pas juste !

    Il hausse les épaules.

    - Bah c'est comme ça dans la vie, il faut des personnes pour prendre pour les autres.

    - Mais j'ai rien fait ! C'est ton frère le responsable !

    - Ouais mais Christian est le futur héritier de Plènozas Industries, il ne doit pas être détesté par les autres ni se sentir en position de faiblesse, il doit dominer quelles que soient les conséquences.

    Je fronce les sourcils.

    - Qu'est-ce que tu racontes ?

    - Bah, c'est trop compliqué pour ta p'tite tête peut-être ? C'est simple pourtant, si les autres te détestent et te rendent responsable de tous leurs maux, ils oublient les écarts de mon frère, et en plus il n'est plus gêné par ta bande ridicule, tu me suis maintenant ?

    J'en reste bouche bée et ça a plutôt l'air de l'agacer.

    - Quoi ? T'as toujours pas compris ?

    - Si mais... je pensais que c'était juste parce que tu me détestais.

    - Hein ? Nan. J'en ai rien à faire de toi moi, tu m’évites seulement les dégâts sur la réputation de Christian.

    Je commence à me rendre compte du fossé qui sépare nos intentions, j'ai toujours aimé être avec la B.A.P. , c'était comme dans un jeu avec la lutte contre le mal. Là j'étais face à quelqu'un qui me parlait comme un adulte aurait pu me parler, avec cette distance qui me donnait l'impression qu'on n'appartenait pas au même monde.

    Je pensais que c'était définitivement terminé pour moi ici, que je n'avais aucune chance de m'en sortir face à quelqu'un qui pensait de cette façon... mais l'aide vint d'ailleurs...


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  • - Clémentine -

    Renverser la situation.



    - Laisse Clémentine tranquille.

    Je levai un regard surpris sur ma sœur aînée, ce n'était pas le cas d'Oliver qui lâcha avec un air suffisant :

    - Mélissa Taulard... ça ne te concerne pas, retourne bouquiner dans ton coin.

    - Non, toi va-t-en déverser ton venin ailleurs.

    Il haussa les épaules sans s'arrêter de sourire.

    Renverser la situation.



    - Bah, de toute façon la maîtresse va bientôt revenir de sa pause café, à plus tard, Clémentine.

    Je n'avais même plus l'envie de le foudroyer du regard, qu'est-ce que je pouvais faire contre lui de toute façon ? Mon attitude défaite eut l'air de la surprendre.

    Renverser la situation.



    - Depuis quand tu te laisses marcher sur les pieds toi ?

    Je soupirai.

    - Bah ça sert à rien, dès que je m'énerve il trouve le moyen de le retourner contre moi...

    - Et tes amis alors ? Pourquoi tu ne restes pas avec eux ? Ce serait plus difficile pour lui de t'atteindre...

    - J'ai pas envie que ça leur retombe dessus...

    Elle m'a observé pensivement quelques secondes, avant de m'attraper la main et de me tirer derrière elle.

    - Qu'est-ce que tu fais ?

    - J'ai parlé avec tes amis.

    Je la fixe avec étonnement, elle, toujours si solitaire, elle a pris la peine de s'adresser à la B.A.P., alors qu'elle ne leur avait jamais parlé auparavant ? On parle bien de ma grande sœur là ? Elle m'a tiré à côté du bateau pirate, où tout le monde était regroupé, et j'allais de surprise en surprise en observant mon aînée transformée prendre les choses en main.

    Renverser la situation.



    - Bon, écoutez les gars. Votre adversaire est malin, il fait bien attention à ce qu'aucun adulte ne soit témoin lorsqu'il attaque, alors on n'aura pas d'aide chez les grands.

    Je vois Stellie froncer légèrement les sourcils, sans doute pas encore très encline à ce que ma sœur envahisse ce qui était notre bande.

    Renverser la situation.



    - On le sait déjà qu'est-ce que tu crois ? On ne peut même pas prévenir la maîtresse sans qu'il le remarque et que ça retombe sur Clem...

    - Eh bien si on ne peut pas se faire aider par des adultes, il va falloir faire en sorte que l'école change de camp.

    Je n'étais pas très convaincue par ses propos et lâchai avec un air résigné :

    - Mais comment veux-tu qu'on fasse ? Ils me détestent déjà tous ! Et tout le monde sait que nous sommes amis, ils ne nous suivront pas...

    - Oui mais moi, à part ma classe, peu d'élèves me connaissent, je pourrais plus facilement leur faire remarquer que quelque chose cloche dans le comportement d'Oliver à ton égard.

    - OK, mais et nous alors ? Intervint Joris. Tu as dit qu'on aiderait Clem' à se tirer de ce pétrin.

    - J'y viens. Toi, ton père est une sorte de célébrité locale, pas mal de gens l'apprécient, cela te donne une certaine influence par substitution. Tu pourras plus facilement parler aux autres et tenter de les convaincre que certaines circonstances qui ce sont retournées contre Clem' sont louches ou assez floues. Tu ne parviendras pas à leur faire retourner leur veste, mais tu peux les faire douter, et ça c'est important pour qu'ils remarquent ce qui n'est pas toujours clair.

    J'observais ma sœur comme si je la rencontrais pour la première fois, je n'ai jamais été particulièrement proche d'elle, on n'a pas du tout les mêmes centres d’intérêt. Je m'entends mieux avec Benjamin malgré nos années d'écart. Pour moi Mel' est gentille, discrète, et elle évite de se mêler aux autres. Là je la découvrais sûre d'elle, et surtout prête à tout pour m'aider, je me sentis presque honteuse d'avoir baissé les bras. Elle s'adressa ensuite à Sarah :

    - Entre nous, c'est toi qui a le plus de pouvoir...

    Renverser la situation.

    - Je sais, la coupe Sarah, mais mes parents ne souhaitent pas s'en mêler, pour eux ce ne sont que des histoires d'enfants et ils ne vont pas aller chercher des histoires chez les Plènozas comme ça...

    - Je ne parle pas de tes parents mais de toi, on sait tous que ces trois Plènozas ont une grande influence sur les autres, on n'a pas envie de s'en faire des ennemis. Mais les Gothik sont tout aussi influents, et même respectés, vous êtes un peu lugubre - sans vouloir te vexer - , mais moins désagréables.

    - Qu'est-ce que tu penses que je devrais faire ?

    - Ils ne s'opposeront pas aux Plènozas pour toi, mais tu peux être plus subtile, en leur demandant ce qu'ils pensent de leurs comportements respectifs. Ça les fera réfléchir.

    Pour finir, elle se tourna vers Stellie et Equality.

    - Vous deux, ne lâchez pas Clem d'une semelle, même si elle vous le demande...

    Je fronçai les sourcils, comment ça même si je leur demande ?

    - ... si elle n'est pas toute seule, il sera plus réticent à venir lui chercher des poux. Cependant il y a de grandes chances qu'il se mette à vous embêter aussi, je ne vous force pas.

    Elle se tourna vers moi pour conclure :

    - Surtout, tu ne dois pas t'énerver, et évite aussi de lui répondre, maman a raison, si tu l'ignores il aura plus de difficultés à prétendre que c'est toi qui l'embête, d'autant plus que si tout marche comme prévu, les élèves vont commencer à le surveiller, même inconsciemment, et à avoir des doutes sur lui. Ne t'isole pas et joue comme une élève normale, ça aidera à ce que les autres te regardent moins de travers.

    Elle balaya un regard sur nous tous.

    - Ça vous va ?

    Tout le monde approuva du chef, je me sentais étrangement mieux, je n'avais plus à chercher une solution par moi-même, sans soutien, j'avais ma grande sœur avec moi, et elle me paraissait alors aussi maline si ce n'est plus que cet Oliver Plènozas.

    Renverser la situation.

    - Ouais ! s'exclama Joris. On va sortir Clem' de là !

    - Parfait, conclut Mélissa, je vous laisse j'ai encore une personne à aller voir avant la fin de la récré.

    Je la retins juste avant qu'elle ne s'éloigne.

    Renverser la situation.

    - Merci, Mel', ch'ais pas ce que j'aurais fait sans toi...

    - Mais c'est normal, c'est le rôle des grandes sœurs !

    Elle se dépêcha de filer, je me demande à qui elle peut bien vouloir parler...

    - Mélissa -

    A vrai dire, je n'étais pas certaine qu'il accepte de m'aider, j'aurais sans doute refuser à sa place, et quand on savait qui c'était... Mais je n'avais rien à perdre à essayer, je devais surtout faire attention à ce que je disais, pour ne pas griller mes projets, aucun doute qu'il préviendrait son frère, il allait falloir que je sois subtile, comme les inspecteurs dans les gros livres que lit maman !

    Je n'eus pas trop de mal à le rattraper, je l'avais vu quitter le bateau pirate pour rentrer à l'intérieur tout à l'heure.

    Renverser la situation.

    - Léonard !

    Il a sursauté et s'est retourné, un peu perturbé de me voir me diriger vers lui, il fallait dire que je ne lui  avais jamais adressé la parole depuis... depuis l'épisode avec son jumeau. Pourtant ce n'était pas le plus mauvais, il avait d'ailleurs été le seul des deux à me présenter ses excuses, bien qu'à ce moment-là je n'avais rien répondu, me murant dans le silence et souhaitant juste qu'on me laisse tranquille. Je l'ai rejoint, essayant de sourire, avant de demander :

    - Je peux te parler deux minutes ? Avant que ça sonne.

    - Euh... si tu veux.

    Je ne voulais pas qu'un de ses frères nous voit discuter, et je les savais tous deux dans la cour pour l'instant, je l'ai donc entraîné près de l'escalier.

    Renverser la situation.

    - Écoute, je sais que nos familles ne s'apprécient pas trop et tout... mais j'aimerais savoir ce qu'il se passe entre Clémentine et Oliver, elle ne veut rien me dire, mais je vois bien qu'elle est malheureuse, et j'aimerais savoir pourquoi.

    Oui c'est un mensonge, je connais déjà toute l'histoire, mais il se douterait de quelque chose sinon. Je ne crois pas qu'il soit méchant, alors si on peut l'avoir, même indirectement, de notre côté, ça pourrait aider à débloquer la situation. C'est ma dernière année dans cette école, Benjamin lui part bientôt, et je ne peux pas laisser Clem' au beau milieu d'élèves qui la détestent pour ce qu'elle n'est pas.

    Renverser la situation.

    - Tu sais j'aimerais bien t'aider, mais j'le connais pas trop mon p'tit frère, il est tout le temps avec maman et il veut jamais jouer avec nous. Mais je l'ai jamais vu rendre quelqu'un malheureux intentionnellement, je pense pas que ta sœur soit innocente dans l’histoire, déjà qu'elle n'arrêtait pas d'embêter Christian,  'faut pas toujours nous prendre pour les méchants...

    J'en restais pantoise, il ne savait donc rien sur les agissements de son propre frère ? Il me faisait penser au reste de l'école, qui avait l'air de plutôt bien l'aimer le Oliver, je savais que ce ne serait pas évident de les faire douter, même si Clem' avait de bons éléments dans sa bande, alors j'aurais aimé avoir plus de cartes en main. Heureusement que Clem' n'est pas là, elle n'aurait pas aimé entendre ce que je vais lui dire...

    Renverser la situation.

    - Je sais bien que tu n'es pas comme ton frère, mais j'ai vu ma sœur pleurer tu vois, tu penses vraiment qu'elle serait aussi triste si tout était sa faute ? J'ai vu Oliver lui parler plusieurs fois, j'ai même essayé d'intervenir tout à l'heure, mais il m'a juste dit que ça ne me concernait pas. Mais je peux pas rester sans rien faire, tu comprends ?

    Renverser la situation.

    - Je ne sais pas ce que tu attends de moi Mélissa, je ne sais rien de cette situation et je n'ai pas envie de me brouiller avec mon frère pour ça...

    Bon, de ce côté-là c'était mort visiblement, mais si lui au moins ne rejette pas Clem' comme les autres quand elle veut participer à un jeu, peut-être que ça pourrait influencer un peu le jugement hâtifs des autres élèves...

    - Je comprends ne t'en fais pas, je voulais juste savoir si tu étais plus avancé que moi sur la situation... ce n'est pas grave, je vais essayer de redemander à Clem'.

    Je tournai les talons lorsqu'il me lança :

    - Euh... attends ! Dis, je sais que tu ne dois pas beaucoup m'apprécier même si tu es venue me voir... et tu aurais raison... mais on pourrait être amis ? Ou juste se considérer comme des camarades ?

    Je souris avant de partir vers ma salle de classe.

    - Oui, bien sûr.

    Renverser la situation.

    - Benjamin (quelques jours après) -

    Je m'attendais à une nouvelle journée tout seul à ma table, à me demander s'il allait revenir, ce pourquoi je fus d'autant surpris en arrivant devant le portail de l'école.

    Renverser la situation.

    La première chose que j'ai fait, c'est courir l'enlacer pour vérifier que c'était bien lui et pas le fruit de mon imagination.

    Renverser la situation.

    - Fais plus jamais un truc pareil ! J'ai eu trop peur que tu reviennes jamais moi !

    Renverser la situation.

    - Je t'avais pourtant dit que je gérais hein, mais viens j'ai pleins de trucs à te dire et j'ai pas envie que la maîtresse nous gronde parce qu'on discute.

    On s'est assis sur un banc et j'ai pas pu m'empêcher de le presser :

    - Alors ? Raconte ?

    Renverser la situation.

    - Bon, t’imagine bien que si ch'uis là c'est parce qu'on m'a cherché, tant mieux je commençais à me dire que j'allais peut-être quitter la ville. J'étais un peu déçu au départ parce que c'est Dina qui a appelé la police, du coup quand je suis arrivé chez moi, t'imagine bien que j'me suis juste fait engueuler par Nina qui disait que je lui attirais que des ennuis, et ma mère est à peine descendue qu'elle est remontée tout aussi vite dans sa chambre. Enfin, ça c’est la partie nulle. Après, Dina et Lucas sont venus me voir. Tu devineras jamais ! Ils m'ont proposé de vivre avec eux !

    Renverser la situation.

    - C'est super !

    - J'ai refusé.

    J'ai eu l'impression de me prendre une claque en pleine figure.

    - Hein ?

    Renverser la situation.

    - Je sais ça paraît bizarre vu que j'ai envie qu'on s'occupe de moi, mais moi j'ai surtout envie que ce soit ma mère qui me regarde tu comprends ?

    - Oui mais...

    - Du coup, ils en ont un peu discuté, et ils m'ont proposé autre chose, que ma mère vienne avec moi.

    - Mais... elle a accepté ?

    - Ben au départ elle s'en fichait un peu, elle disait qu'elle était très bien là où elle était. Mais on avait le soutien de Nina aussi, à mon avis elle veut juste s'en débarrasser mais bon... elle a fini par céder.

    - Donc tu vas vivre chez Dina avec ta mère ?

    - Ouais, elle a dit qu'elle ne voulait pas remplacer ma mère, juste que je ne sois pas tout seul tu vois. Ça m'embêtait de laisser mon frère par contre, mais il est un peu particulier tu vois, et Dina a déjà deux enfants, plus ma mère à s'occuper, alors Nina a dit qu'elle s'occuperait de "celui-là", qu'il était déjà plus sage que moi.

    - Alors tu ne vas plus t'en aller hein ?

    - Non non t'en fais pas, mais attends j'ai pas fini. Dina a convaincu maman je sais pas trop comment de suivre des séances de psy', alors je sais pas  si ça va changer quelque chose, mais au moins on ne reste pas sans rien faire et elle ne voit plus mon père au quotidien.

    J'ai entendu la sonnerie retentir et on s'est levé d'un même mouvement.

    Renverser la situation.

    - Vu que c'est Dina qui s'occupe de moi, je vais essayer d'être sage tu vois ? Bon pas trop non plus, mais je veux pas l'embêter alors qu'elle ma aidé.

    Renverser la situation.

    - Je sais que c'est toi qui a prévenu Dina, merci.

    - Bah je savais que tu voulais pas, mais j'avais pas envie que tu reviennes jamais...

    - Je ne veux plus partir, et sans toi la situation n'aurait jamais évolué. T'es mon meilleur ami tu sais ?

    - Tu l'es pour moi aussi.

    Je pouvais pas m'empêcher de sourire, j'étais soulagé et heureux pour lui, j'espérais vraiment que ça s'améliorerait entre lui et sa mère, je ne veux pas qu'il soit triste. Plus jamais.

    ~~~

    Dans le prochain chapitre, nouveau point de vue, je vous laisse deviner lequel :p


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  • - Oliver -

    Nous rentrons de l'école pour un énième dîner en silence. Enfin, ce n'est pas vraiment silencieux, mais chaque mot est creux, inscrit dans une routine, ma mère demande des nouvelles sur l'entreprise, mon père lui répond. Elle nous demande comment s'est passé l'école, elle se contente de ce que lui annonce Christian, rien de plus, rien de moins, monotone et vide  d'intérêt. Avant, quand nos grands parents étaient encore de ce monde, les discussions étaient un peu plus animées, quoique légèrement gâteuses. Maintenant ça ne parle que de notes et de business.

    Plan B.

    Aux yeux de mon père, il n'y a que deux personnes dans cette maison : Christian et Léonard. De toute façon il avait été clair, il voulait seulement un héritier, s'occuper d'enfants l'ennuyait, il a eu des jumeaux, il est passé outre. Je suis donc de trop, et c'est la faute de ma mère, selon lui. Mais elle ne dit rien et ne se venge pas sur moi, elle continue de se comporter comme "madame Plènozas", avec son sourire de façade et une attitude hautaine vis à vis des autres, de toute façon seule la fortune l'intéresse. C'est aussi la seule personne qui me porte un temps soit peu d'attention dans cette demeure.

    Plan B.

    Mais ce n'est pas qu'une plante décorative dans cette maison, c'est une manipulatrice, je ne connais pas grand chose de son histoire. Elle n'est pas issue d'une famille aisée mais s'en est toujours donné l'apparence, elle a ensuite séduit un "gros poisson" et accédé à sa fortune. Je ne crois pas que mon père soit réellement amoureux, ou alors plus maintenant, il lui fallait juste de quoi assurer sa descendance et son image, pour faire taire les commérages sur l'extinction de sa lignée ou la pression que grand mère Nancy devait mettre sur son dos.

    Il lui reste uniquement à choisir qui de Christian ou Léonard sera son héritier, pour moi il me parait évident que ce sera Christian, il a certes de moins bonne notes que Léonard, mais il est totalement forgé à l'image de notre père. Il est mauvais, il veut écraser les autres et garantir sa place dans la haute société plus tard. Rien dans son éducation ne le fera changer de voie, elle est toute tracée pour lui, même ma mère le dit. Je ne sais pas encore ce qu'il adviendra de Léonard, mais nul doute qu'il obtiendra une place de choix dans la société Plènozas.

    Plan B.

    Il ne reste plus que moi, dont la majorité des gens de la Haute ignore l'existence car ce cher Malcolm n'en parle pas. Ce n'est pas dérangeant, et même un atout selon ma mère. Après la mort de grand mère Nancy, elle a hérité d'un "revers" des entreprises que mon père doit à peine connaître, ça ne l'intéresse pas et il a d'autres employés à fouetter. Elle se charge donc de ces petites "affaires" pendant qu'il n'est pas là et la pense en train de profiter du luxe de notre habitat. Elle pense que je pourrais m'en  occuper, puisque cela requiert de la discrétion, elle a dit qu'elle m'aiderait à y accéder, si ça peut lui faire plaisir...

    Plan B.

    Si elle reste une mère exemplaire avec Léonard et Christian, elle est différente avec moi. Elle dit que je dois développer mes connaissances, mon sens tactique, et qu'elle m'apprendra ce que mon père ne voudra pas faire avec quelqu'un d'autre que ses fils aînés. Mais pour notre sécurité à tous, il faut que les autres nous pense immaculés, qu'ils ne cherchent jamais plus loin que la surface, ce pourquoi le comportement stupide et irréfléchi de Christian ne doit pas trop entacher sa réputation, sinon c'est notre famille qui en pâtira.

    En vérité je me fiche bien de ce qu'elle peut me raconter, mais il faut bien se garantir un avenir puisque c'est ainsi que fonctionne le monde, et pour ça il me faudra que Christian reste au sommet. Et au moins, il n'y a qu'à moi qu'elle montre son vrai visage, aux autres elle leur sert son sourire de façade... Je me demande ce qui l'intéresse dans cette vie, elle n'a pas l'air plus heureuse que ça, et elle n'est pas assez bête pour ne pas se rendre compte qu'elle sert de faire-valoir...

    Plan B.

    - Clémentine -

    Tout le monde faisait ce qu'avait dit Mélissa, et elle a bien précisé que ça prendra certainement du temps. Eh bien ça ne me dérangeait pas de me montrer patiente, j'avais toujours la B.A.P. avec moi, et ça m'aidait à garder le sourire, surtout qu'à côté des autres, je n'avais pas grand chose à faire, juste m'amuser, et ne pas répondre aux provocations d'Oliver.

    Plan B.

    Quand aux autres, j’espérais que ça se passait bien pour eux, on faisait régulièrement des réunions au Q.G. pour faire le point sur la situation et lister quels élèves avaient été abordés, pour ne pas que ça fasse louche s'ils insistaient plusieurs fois auprès du même élève.

    Plan B.

    Cependant, Oliver avait dû comprendre qu'il se tramait un truc, il se méfiait un peu plus des autres et venait moins souvent à ma rencontre, j'avoue que je n'allais pas dire non à cette bouffée d'air frais. Je me disais que ce ne serait pas plus mal comme ça, mais il trouvait quand même le moyen, bien que plus rarement, de me faire accuser de quelque chose que je n'avais pas fait. D'après Mélissa, qu'il diminue ses activités n'était pas suffisant, il fallait que les autres se rendent compte que quelque chose cloche, sinon ils allaient cesser de se poser des questions et ce serait retour à la case départ. Mais comment faire ? C'était comme si ce type n'avait aucune faille, je le voyais mal se faire avoir bêtement. Mélissa avait dû se dire la même chose puisqu'elle nous a ensuite invité à nous réunir sous le préau au plus vite.

    Plan B.

    - Bon, la situation est complètement gelée, j'ai une autre idée avant que mon plan A ne tombe à l'eau. Vous vous souvenez de quand vous empêchiez Christian d'embêter les autres élèves ?

    Je soupirai :

    - Oui mais justement c'est pour ça qu'Oliver nous cherche...

    - Il n'a pas l'intention d'arrêter de toute façon, tu l'as bien vu. Je ne pense pas que les autres ne vous aient pas été reconnaissants auparavant pour votre aide vous savez, et Christian n'a pas changé pour un pouce, il se fait juste un peu oublier à côté de toi. Je pense qu'il faudrait rappeler à nos camarades que tu ne harcelais personne à l'origine contrairement à lui... Il y aura peut-être des représailles, mais reprenez vos anciennes activités, peut-être qu'ils réviseront leur jugement.

    Je hochai la tête, ça me plaisait bien l'idée de retrouver la B.A.P. comme avant, et je remonterais peut-être aussi dans l'estime de la maîtresse par la  même occasion si elle voit que je fais des efforts pour me rattraper... C'est vrai que je ne m'étais plus intéressée aux activités de Christian avec mes soucis, mais lui, avec son passage imminent au lycée, il tyrannise régulièrement les plus petits.

    Plan B.

    A la différence d'avant où nous étions plus discrets, maintenant je n'hésite pas à dire ses quatre vérités à Christian devant ses victimes, je n'ai rien à perdre moi de toute façon. C'est plutôt efficace, au moins ils savent pourquoi je m'énerve et personne ne peut sortir une autre interprétation dans mon dos. Parfois je fais tellement de bruit que la maîtresse intervient, mais elle n'a rien à dire sur moi, je suis blanche comme neige, témoin à l'appui, et c'est Christian qui se fait gronder pour une fois et pas moi !

    Plan B.

    Cette fois, le plan est efficace, ça ne parle plus dans mon dos et Oliver ne peut plus trop s'en mêler vu que les autres doutent encore de lui. D'ailleurs, il n'a pas tardé à se manifester, nous interrompant une nouvelle fois en pleine réunion dans le Q.G.. Mais cette fois, plus de sourire supérieur, je connais ses méthodes et lui les miennes, cette confrontation allait pouvoir se faire sur un pied d'égalité...

    Plan B.


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